Un vagabond dans les rues

La nuit tombait sur les maisons de Malaeya, tandis que la Lune se livrait à son inlassable partie de cache-cache à travers les ruelles. Une silhouette enveloppée dans un long manteau s’avançait vers la porte sud de la ville. Presque instantanément, les gardes de faction se levèrent et baissèrent leurs lances vers le nouvel arrivant.

« Qui êtes vous et que venez vous faire là à cette heure ci ? aboya l’un d’entre eux.
- Je me nomme Aleröan, et je viens rendre visite à de la famille répondit la voix d’un jeune homme. En gage de confiance, il ôta son capuchon, laissant apparaître un visage joyeux, ponctué d’un grand sourire à la lueur vacillante des torches. Je suis désolé de n’avoir pu arriver plus tôt, mais j’ai eut un petit soucis en route… Oh, rien de grave, je vous assure ! ajouta-t-il devant l’air devenu soudainement suspicieux des deux gardes.
- C’est bon, vous pouvez passer marmonna celui qui semblait être le plus agé.
- Merci beaucoup, messieurs. Au plaisir de vous revoir. »

Aleröan passa entra ainsi dans Malaeya, éclairé par la Lune qui semblait le poursuivre de ses rayons argent. Les gardes, inquiets à la vue de ce phénomène, échangèrent quelques mots. Celui qui avait donné la permission au jeune homme de passer sembla sur le point de crier quelque chose mais se ravisa. En fin de compte, ce n’était qu’un hasard du au mouvements des nuages dans le ciel.

Pendant ce temps, le jeune homme marchait d’un pas rapide, consultant de temps à autre un bout de parchemin. Il traversa ainsi plusieurs rues, et ce ne fut qu’après s’être rendu compte qu’il tournait en rond qu’il s’arrêta. Il songea alors qu’il avait été bien idiot de sa part de s’être aventuré de nuit dans la ville. Tous les bâtiments se ressemblaient dans la lumière laiteuse. Tant pis pour lui, il attendrait le matin…

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Finawë rentrait tranquillement chez lui, après un soirée bien arrosée. Il n'arrivait pas à marcher en ligne droite, puis il finit par trébucher sur quelque chose. Il ne sentit même pas la douleur lié à l'impact sur le sol de pierre. Juste un petit goût de sang dans la bouche. A moitié assomé, il essaya de se relever. Pour retomber aussitôt, l'air ahuri.

"Hips... qu'est ze que c'est ... hips ?"

Ses yeux louchaient dangereusement sur la forme appuyée contre le mur. D'habitude, cette rue était vide. Finawë vit alors cette forme se dédoubler. Avec un hoquet, il essaya de s'en éloigner, mais tout tournait autour de lui.

"Allez, va-t-en espèce de sale chose.... hips.... viens te battre...hips."

Les yeux exorbités, et les poings menaçants, Finawë attendait avec impatience la chose. Une odeur d'alcool flottait maintenant dans l'air.

" Hips, Tu as ... hips... peur ?"

Bercé par la douce mélodie du vent nocturne, Aleröan s’était endormi, non sans s’être confortablement enroulé dans son manteau en laine. A vrai dire, le sol n’était l’endroit le plus confortable que le jeune homme ai connu au cours de ses pérégrinations. Néanmoins, cela ne l’empêcha pas de sombrer dans un sommeil profond, troublé par d’étranges visions.
Aleröan se voyait au milieu d’un immense lac gelé, entouré par de vertigineuses cimes blanches. Il baissait les yeux pour contempler la glace blanche, et un murmure parvint alors à ses oreilles. Un vent souffla alors, chassant la neige qui recouvrait la glace. Comme pour montrer au jeune homme le chemin à suivre. Et puis, sans le moindre signe avant coureur, la glace se fissura presque sous ses pieds. Un énorme disque gelé bascula dans les eaux du lac avec fracas. Aleröan s’était vivement reculé pour ne pas être emporté dans les abysses. Lorsque ses yeux se reposèrent sur l’eau clapotante, il ressenti l’envie profonde de s’en approcher. Alors, il se força à regarder à son niveau et resta stupéfait. Devant lui, au dessus de l’eau, se tenait une silhouette diaphane dont les longs cheveux se mêlaient au vent.

« Qui… qui êtes vous ? » demanda Aleröan dès qu’il eut repris ses esprits. Il n’arrivait pas à détacher ses yeux de l’apparition. Comme envoûté par sa beauté, il la regardait, béat, attendant une réponse, ou tout moins d’entendre le son de sa voix.
Lentement, il se senti transpercer par le regard de l’apparition, et celle-ci agita les lèvres…

A ce moment, Aleröan ressenti une vive douleur dans le flanc, avant de se sentir comme écrasé. La vision disparu brutalement tandis qu’une voix grasseyeuse résonnait à ses oreilles. Le jeune homme peina à ouvrir les yeux. Quelqu’un était en train de parler, mais il ne comprenait absolument rien. Puis, le poids sur son corps partit. Tant bien que mal, les côtes endolories, Aleröan commença à se relever. Il fut accueilli par des menaces plutôt déconcertantes. Mais très vite, l’odeur d’alcool lui fit comprendre qu’il avait affaire à un ivrogne qui pouvait réagir tout à fait stupidement. D’une voix encore ensommeillée, le jeune homme tenta d’entamer une conversation avec l’ivrogne.

« Je ne suis pas une chose. Juste un être humain, comme vous… Et je ne vous veux aucun mal !! ajouta-t-il dans un sourire qu’il espérait convaincant. Devant l’apathie de son interlocuteur, il songea à ce qui pourrait le faire réagir positivement.
Mon nom est Aleröan, et je me suis perdu. Je pensais que vous pourriez m’aider, en échange d’une bouteille de vin. Qu’en dîtes vous ? » proposa-t-il d’un ton plein d’espoir.

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Finawë manqua de tomber à la renverse. La chose lui parlait, avec une voix, alors qu'il y avait au moins une dizaine de choses. Des choses floues qui tourbillonaient.

"Les choses...hips...elles ont pas de... hips...nom !!"

D'un pas incertain, l'ivrogne s'avança, et se cogna dans les murs de chaque côté de la ruelle. C'est alors qu'il entendit un mot. Le mot bouteille. Malgré son esprit endormi par l'alcool, Finawë parvint à faire le lien ente bouteille et boisson.

"Rend moi ma bout...his... bouteille.. hips...sâle voleur...hips."

Il se jeta alors sur l'une des choses avec la ferme intention de lui coller son poing dans la gueule. Le coup passa à au moins cinquante centimètres de sa cible. Finawë fut emporté par son élan et finit par se taper contre un mur. Il glissa le long de la pierre comme une chiffe molle.

"Je..hips...t'ai eu espèce de sal..."

Il sombra dans l'inconscience...

Aleröan resta interdit devant le comportement de l’ivrogne. Il ne savait plus comment réagir face à une telle irrationnalité. Comment diable pouvait-on être ivre à ce point ? D’ailleurs, le jeune homme commençait sérieusement à se demander par quel miracle cet homme arrivait encore à tenir debout. En tout cas, il avait bon espoir que l’ivrogne se calme. Malhuereusement, ce ne fut pas le. Loin d’avoir apaisé le délire de cet inconnu, ça l’avait rendu encore plus agressif.

« Mais puisque je vous dis que je ne suis pas une chose ! Je suis comme vous ! » lui expliqua-t-il d’un ton qu’il voulait calme. Il entendit néanmoins une pointe distincte d’énervement dans sa voix. La situtation devint franchement crotique pour Aleröan lorsque son interlocuteur ivre se figura qu’il lui avait volé une bouteille et fit mine de l’attaquer.
Désespérant de trouver un moyen de calmer l’ivrogne, pour sa propre sécurité, Aleröan préféra ne rien rajouter pour attendre la suite des évènements. Il vit l’ivrogne se rapprocher en titubant, et compris avec une pointe de panique que l’homme s ‘apprêtait à le frapper. Aleröan n’eut même pas à esquisser le moindre mouvement pour esquisser le coup. L’ivrogne passa à coté de lui pour finir sa course contre le mur.

*Bon débarras !* songea Aleröan en s’apercevant que l’ivrogne avait perdu connaissance. Malgré cela, il ne se sentait pas vraiment à l’aise. A n’en pas douter, le bruit avait du attirer l’attention de la garde, et si jamais elle voyait cet homme affalé sur le sol, il risquait d’avoir des problèmes.
Aleröan fouilla alors dans la besace en peau de chèvre qui pendait sur son épaule et en sorti une bouteille en verre dont il vida le contenu sur la tête de l’homme. Le liquide froid et transparent tomba en pluie en dégageant une odeur citronnée…

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Finawë fut tiré de sa torpeur par un liquide glacial qui rentra dans ses narines et ses lèvres entrouvertes. Un liquide qui n'avait pas le goût de l'alcool...
L'effet fut quasiment immédiat, il se redressa comme monté sur des ressorts.

"Qu'est ce que cette flotte... hips... fout là ?"

Encore sur son nuage, il regarda autour de lui, se remit difficilement debout avant de se plier en deux. Avec un bruit et une odeur écoeurante, il déversa le contenu de son estomac dans le caniveau le plus proche. Finawë ne supportait pas l'eau après l'alcool.

"Aahhhhh.... hips.... ça va mieux..."

Il s'écarta de ce coté de la rue, en proie à un sérieux mal de crâne. Tout continuait de tourner autour de lui. Cela ne l'empêcha pas de hurler à pleins poumons.

"Où es tu.... hips... ma jolie.... hips. Viens voir tonton Finawë.... hips..."

Son regard s'arrêta sur une paire de chaussures. Finawë se tut, avant de murmurer aux souliers.

"Z'auriez pas... hips... vu ma bouteille ?"

Aleröan, pour le bien être de son estomac, préféra s’éloigner de l’ivrogne le temps qu’il ait fini de souffrir des conséquences indésirables de la quantité excessive d’alcool qu’il avait du consommer. Il pris bien soin de se positionner face au vent. D’ailleurs, celui-ci était plutôt froid pour une nuit estivale. Le jeune homme resserra les pans de son manteau contre sa poitrine pour conserver un minimum de chaleur. Quitte à ne pas dormir, autant ne pas mourir de froid. En fin de compte, il aurait peut-être du chercher une taverne au lieu de croire qu’il aurait pu dormir dans une rue. Quel imbécile il avait été. A ce moment, les hurlements de l’ivrogne retentirent dans son dos.
Craignant une nouvelle attaque, le jeune homme fit volte face pour découvrir le gêneur à quelques mètre de lui. Il semblait chercher quelque chose par terre. Aleröan n’en cru pas ses oreilles lorsque il entendit la question de l’ivrogne.

« Excusez moi, Monsieur Finawë, mais je n’ai pas vu votre bouteille. Mais je crois qu’elle doit être en train de vous attendre chez vous ! » répondit-il, espérant ainsi convaincre l’ivrogne qui semblait s’appeler Finawë, de rentrer chez lui.
Mais peut-être qu’il était trop saoul pour retrouver son chemin dans les ruelles. Cette pensée arracha un soupir d’exaspération au jeune homme. Il ne se voyait pas du tout passer le reste de la nuit en compagnie d’un dangereux ivrogne.

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

"Hips.... je savais pas que .... hips.... ma bouteille était magique....hips "

Finawë interrompit son charabia. Il venait de prononcer le mot tabou. son hoquet repris de plus belle, et ses yeux roulaient dans leurs orbites...

"Je voulais... hips.... dire... hips... qu'elle ... hips... ma jigue...hips... "

Finawë était pitoyable à voir. Son visage était devenu livide et sa bouche agitée de tics nerveux. Il ne cessait de jeter des regards inquiets derrière lui. Malgré son équilibre précaire, il se tenait prêt à courir.

"Je....recommenc.... hips.... ne boirai...plus.... hips....promis! Je vais..hips... rentrer chez moi même... hips...et vous offrir un verre...hips... J'ai du vin vieux de cent ans...hips"

Aussitôt après, il revint sur ses pas. Il titubait moins que tout à l'heure, mais à maintes reprises, il faillit s'écraser à terre. On pouvait facilement le suivre rien qu'aux effluves d'alcool...

Aleröan regarda l’ivrogne avec un étrange pincement au cœur lorsque il l’entendit marmonner ses excuses. Ce n’était que l’une des conséquences que l’avènement du Roi Eric au pouvoir avait entraîner. Le jeune homme trouvait particulièrement suspect l’aversion que le monarque semblait entretenir pour tout ce qui avait trait aux arcanes. Quoi qu’il en soit, Aleröan était forcé de reconnaître, avec un soupçon de culpabilité que cela lui avait permis de se débarrasser de l’ivrogne.
Il resta un moment indécis, à regarder Finawë s’éloigner vers une destination qu’il semblait connaître. Sans doute sa maison, mais au vu de son état, il y avait fort à parier qu’il n’y arriverait pas de sitôt. Aussi Aleröan se convainquit-il de suivre l’ivrogne à travers les ruelles, ne serait ce que pour s’assurer qu’il ne lui arriverait rien en chemin. Et après… il aviserait. De toute manière, sa nuit était bien condamnée.
Chemin faisant, il se rendit compte qu'il sentait la tristesse l'envahir sans même qu'il ne s'en rendâsse compte. Et il ne savait pas pourquoi...

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Après un parcourt mouvementé, et de nombreux demi-tours, Finawë s'arrêta devant sa maison. Il fouilla dans ses poches et en ressorti une vielle clé en fer. Elle était à moitié couverte par la rouille.

Au bout de plusieurs tentavies, il parvint à mettre la clé dans la serrure. Il fit ensuite tourner le mécanisme. Deux claquements résonnèrent dans le silence de la nuit. Finawë s'empara de la poignée et la tourna. Avec un grincement, les panneau de bois sombre pivota.

Finawë pénetra alors dans la pièce sombre. La clarté de la Lune rentrait par les fenêtres dégarnies et éclairait suffisament la pièce pour que l'homme puisse y voir quelque chose. Dans son état, il n'aurait pas pu allumer de torche. Il trouva bien vite un fauteuil rongé aux mites et s'y avachi avant de ronfler bruyamment.

La porte était restée ouverte...

Aléröan s'arrêta à quelques mètres de l'ivrogne et se cacha dans un recoin sombre pour éviter d'être vu. Beaucoup penseraient des choses guères encourageantes si elles venaient à voir un homme en épier un autre en pleine nuit. Les voleurs n'étaient guère appréciés, dans quelque ville que ce soit. A part dans Wildheart le Bas, mais comme tant de rumeurs, celle ci tait sujette à caution. En tout cas, mieux valait que sa présence passe inaperçue.
Il regarda Finawë parvenir à rentrer chez lui avec un profond soulagement. Soulagement qui disparu presque immédiatement lorsque la porte resta ouverte aux vents. Jamais personne n'aurait eut cette singulière maladresse, surtout avec les phénomènes étranges, légion dans Malaeya. Bien que, il fallait le reconnaître, Aleröan doutait de l'utilité quelconque d'un assemblement plus ou moins réussi de planches de bois face à des créatures surnaturelles. Mais il n'était pas magicien, heureusement pour lui.

Un moment, il songea à repartir, histoire de pouvoir dormir un peu, ce qui ne serait pas du luxe vu son état. Mais quelque chose le retenait ici, à quelques pas d'une porte ouverte. Quelque chose dont il n'avait pas conscience mais qui était beaucoup plus fort que sa volonté. En fin de compte, Aleröan en fut réduit à s'installer aussi conforteblement qu'il le put contre un mur rugueux. Tout ce qu'il espérait, c'était que le soleil se lève vite...

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Finawë se réveilla au bout de plusieurs heures. Il massa ses membres endoloris et tenta de chasser l'engourdissement de son, bras droit. Il avait du dormir dessus. Au bout d'un moment, il finit par se lever et se dirigea vers un grand baquet d'eau. Il y plongea la tête dans l'espoir de se réveillé. Finalement, il opta pour un bain, afin de chasser l'odeur.

Une dizaine de minutes plus tard, il réapparaissait vêtu d'ahbits propres, mais un peu usés. Son mal de crâne ne l'avait pas quitté. Il farfouilla dans une petite armoire et en ressorti une poignée d'herbe sèche. Il alluma ensuite un feu, et posa une choppe en terre cuite sur une grille au dessus du feu. Il y versa de l'eau et y mit ensuite les feuilles. Une odeur poivrée commença à se dégager dans la pièce.

Lorsque il se releva, Finawë senti un courant d'air et tourna la tête pour voir d'où il venait. C'est alors qu'il s'aperçu que la porte était restée grande ouverte. Incapable pour l'instant de se souvenir de ce qu'il avait fait la nuit dernière, il alla refermer la porte. TRassuré, il retourna s'asseoir et attendit que l'eau soit enfin chaude...

Un rayon de soleil promena son pinceau doré sur les yeux clos d'Aleröan tandis qu'une brise fraîche caressait son visage. Le jeune homme gromella quelques mots inaudibles avant de se retourner sur le pavé. Mais le soleil ne l'entendait pas de cette façon. Les quelques nuages qui le voilaient s'écartèrent et toute la cité de Malaeya fut baignée par les rayons de l'astre soleire, ainsi que la rue où Aleröan s'était assoupi.
Très vite, le jeune homme commença à avoir chaud sous son manteau et se retourna une nouvelle fois. Non, cette fois ci c'en était trop ! comment pouvait-il dormir dans cette fournaise. Aleröan se résigna à ouvrir les yeux. L'espace de quelques secondes, il resta planté là, à cligner des yeux. Des traces rouges marbraient son visage, reproduisant avec une précision ahurissante le pavage de la rue.

*Combien de temps ai je dormi ?* se demanda-t-il. Il faisait nuit dans ses derniers souvenirs et après, le vide. Pestant contre lui même, il se redressa et epousseta la poussière et la terre accumulées sur son manteau. Ses yeux se reposèrent sur la porte maintenant fermée. Pendant un moment, deux envies contradictoires s'opposèrent dans l'esprit d'Aleröan. D'un côté, il voulait faire plus ample connaissance avec ce Finawë, et tenter de comprednre pourquoi il lui semblait si familier. Mais d'un autre côté, on lui avait donné rendez vous dans cette ville.

*Bon, eh bien tant pis, ils m'ont attendu toute la nuit, alors pour une heure de plus...* [i]Sa décision prise, le jeune homme se dirigea vers la porte et assena trois coups sur le bois en espérant une réponse...

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Finawë porta le breuvage chaud à ses lèvres et le but à longues gorgées. Il avait moins mal à la tête, mais cela allait durer un certain temps. A ce moment, des coups retentirent à la porte.

L'homme se leva alors et alla ouvrir la porte en se frottant les tempes. Il savait pertinnement que à chaque fois qu'il buvait, il aurait une gueule de bois terrible le matin. Mais seul l'alcool lui apportait du réconfort en lui procurant l'oubli. Le temps d'une soirée, tout redevnait normal. Un dernier coup résonna avant que Finawë n'ouvre sa porte.

Devant lui se tenait un homme au moins aussi fatigué que lui. Il avait l'impression de l'avoir rencontré il n'y a pas si longtemps que ça. Finawë s'efforça se sourire en dépit du marteau qui tambourrinait contre ses tempes.

"Qu'est ce que voulez ? Je n'ai pas d'argent à jeter par les fenêtres !"

Finawë continuait de fixer son visiteur dans les yeux. Ca marchait toujours contre les mendiants et les petits teigneux.

La porte s'ouvrit au moment où Aleröan allait taper encore une fois contre le bois. fort heureusement pour Finawë, il parvint à stopper son geste. Visiblement gêné par le regard inquisiteur de son interlocuteur - qu'il interprétait comme un reproche implicite du coup de poing qu'il avait failli lui asséner - il hésita devant l'attitude à adopter. Cela ne se faisait pas vraiment de frapper à la porte d'inconnus pour leur demander si ils n'avaient pas, par hasard, quelque chose en commun. D'un autre côté, rester planté comme un idiot devant une porte n'était pas non plus ce qu'il y avait de mieux.

En fin de compte, Aleröan afficha un sourire - un peu forcé, mais un sourire tout de même - sur son visage avant de demander :
« Bonjour, je m’appelle Aleröan. Est-ce que vous vous souvenez de moi ? Nous nous sommes rencontrés la nuit dernière. »
Au fond de lui, Aleröan espérait que la réponse fut oui…mais vu l’état dans lequel Finawë était hier soir, ce n’était pas gagné…

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

"Je ne me souviens pas de vous..."

Finawë avait répondu ça du tac au tac. Il n'avait pas envie de réfléchir avec ce mal de crâne qui refusait de partir. Aleröan... Ce nom lui rapellait vaguement quelque chose... mais quoi ?

Il soupira. Peut-être qu'après tout, il s'étaient vraiment déjà rencontrés la nuit dernière. En tout cas, il ne se souvenait pas de grand chose.

"Et qu'est ce que vous me voulez ?"

Le sourire d'Aleröan disparu de ses lèvres pour laisser place à une expression fugae de découragement lorsque Finawë annonça ne pas se souvenir de lui. Le jeune s'efforça toutefois de le retrouver pour ne pas perdre la face. Le seul signe encourageant venait du fait qu'on ne lui avait pas fermé la porte au nez, comme cela était en passe de devenir une habitude chez les Maéloriens.

« Je veux simplement discutez avec vous ! répondit-il d'un ton qui se voulait naturel. Puis, se rendant compte que cet argument était tout à fait banal et insignifiant, il reprit : J'étais dans les rues de cette ville, la nuit dernière... Et vous m'êtes tombé dessus. Visiblement, vous aviez bu... alors, je me suis dit que je devais vous suivre. Pour m'assurer qu'il ne vous arrive rien, vous comprenez ?»

Au fond de lui, Aleröan doutait que dire ce qui c'était passé change quoi que ce soit au regard plutôt höstile de Finawë. Mais au moins, il aurait essayé...

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Les paroles d'Aleröan firent vaguement remonter une bribe de souvenir. Pas très joyeux... La seule chose dont Finawë fut sûr, c'est qu'il avait rencontré cet homme alors qu'il faisait nuit.

"Et qu'est ce qui me dit que vous êtes bien celui que vous dites être ?"

Il avait bien envie d'aller boire sa décoction pour chasser son mal de tête en paix.

"Et d'où est ce que vous venez ?"

Finawë avait demandé cela presque au hasard. Cela le dérangeait beaucoup qu'un inconnu l'ai surpris alors qu'il était ivre. Surtout si il avait dit quelque chose de comprommettant.

Aleröan afficha une mine exaspérée lorsque son interlocuteur montra ses doutes quand à sa véritable identité. Le jeune homme retint à grand peine la remarque désobligeante qui semblait vouloir forcer ses lèvres pour sortir.

« Rien, absolument rien... à part le fait que les gardes ne soient pas encore là ! répondit-il un peu sèchement. Et je viens d’un village nommé Valombre... mais vous ne devez pas connaître, je présume... »

Aleröan se doutait bien que la mention du mot garde aviverait quelques craintes chez Finawë. Néanmoins, le sourire conciliant qui s’afficha sur les lèvres du jeune homme avaient une signification claire : il était ouvert à toute discussion... à condition qu’elle soit privée, cela allait de soi...

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Aux derniers mots d'Aleröan, Finawë passa une main dans ses cheveux. Il ne savait pas quoi faire exactement.

"Je ne connais que de nom, et puis, les gardes ont d'autres chats à fouetter."

Le ton de Finawë s'était durci lorsque il avait évoqué les soldats. bon nombre de malheurs résultaient de leur seule présence.
Finalement, il se contraignit à accepter la présence d'Aleröan.

"C'est bon, vous pouvez entrer."

Guère enthousiaste, Finawë s'écarta du passage et fit signe au jeune homme de le suivre. Il lui désigna un fauteuil où il pourrait s'asseoir puis retourna à sa décoction qu'il finit de boire.

"Et n'oubliez pas de fermer la porte derrière vous !"

« Merci beaucoup »

A la suite de Finawë, Aleröan entra dans la maison de ce dernier. Il n'avait eu que l'occasion d'en admirer l'extérieur, et peut-être une partie de l'intérieur via une porte ouverte. Puis, avisant le fauteil que son hôte lui désignait, le jeune homme s'y cala confortablement.
Visiblement, Finawë semblait avoir des problèmes de santé. Ou des problèmes liés à ses déboires de la nuit précédente. Quoi qu'il en soit, Aleröan décida d'attendre que Finawë ait fini de boire sa mixture avant de commencer à parler.

« Je suis désolé d'avoir du m'imposer de cette manière...»

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

" C'est maintenant que vous dîtes ça ?"

Finawë grogna en reposant la choppe sur un table en bois. il sentait qu'Aleröan n'allait pas devenir un de ses amis de sitôt. Juste à cause de ce qu'il venait de faire.

" Et pourquoi vous êtes vous imposé de cette manière ?"

L'insistance sur le mot imposé était clairement ironique, tout comme le ton qu'avait employé Finawë. Tandis qu'il parlait, il s'était assis en face d'Aleröan. Le siège grinça, mais il n'y prêta aucune attention. tout ce qu'il attendait était une réponse à sa question.

Aleröan détourna son regard de Finawë et répondit d’une voix sourde, bien conscient de son manque de tact autant que de respect envers cet homme.

« Je ne voyais pas d’autres solutions pour que vous me laissiez entrer, alors j’ai du me résoudre à vous menacer. Encore une fois, je vous demande d’accepter mes excuses les plus sincères. Je ne pensais pas à mal. »

Le jeune homme savait parfaitement que toutes les meilleures raisons du monde n’auraient pu justifier son comportement. Il avait agi sans réfléchir, trop pressé d’obtenir ce qu’il voulait et maintenant, il s’en mordait les doigts. La curiosité, ou bien la simple politesse de son interlocuteur l’empêcha de se morfondre davantage à cause de son manque de lucidité.

« A vrai dire, quelque chose en vous m’est étrangement familier répondit-il en hésitant sur chaque mot puis, sa voix se fit nettement plus claire lorsque il enchaîna. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis senti coupable de vous laisser seul dans votre état la nuit dernière. Comme si j’avais une sorte de dette envers vous, mais sans savoir laquelle... »

Soldat Nombre de messages : 49 Race : Humaine Date d'inscription : 20/09/2007

Finawë resta songeur devant les révélations d’Aleröan. Des révélations qui réveillèrent son scepticisme, ainsi qu’une certaine colère. Il regarda le jeune homme, un sourire narquois aux lèvre et se moqua :

" Et tout ça pour me dire ça ? Je ne savais pas que mon visage apparaissait partout. "

Dire qu’Aleröan l’avait bien ennuyé dans le seul but de lui dire qu’il lui semblait déjà l’avoir vu quelque part. La situation était vraiment cocasse. Finawë se leva et montra la porte de la main gauche.

" Je suis ravi d’apprendre tout cela, mais puisque vous avez une dette envers moi, pourquoi ne l’épongeriez vous pas en sortant de chez moi ? Et puis, dîtes moi votre nom, que je me rappelle de la personne à éviter. "

Aleröan soupira devant l’attitude provocatrice de Finawë. Ce dernier semblait prendre un malin plaisir à faire tourner le jeune homme en bourrique et cela avait le don de l’énerver singulièrement. Aleröan se demandait si son interlocuteur tenait vraiment à entendre les raisons de sa venue. Après réflexion, il semblait que non, vu la manière dont il tournait tout en dérision.
Finalement, le jeune homme se refusa à livrer une quelconque réplique aux remarques désobligeantes de Finawë pour ne pas envenimer la situation. Il ne manquait plus qu’une bagarre entre eux deux. A ce moment, il lui fut signifié de bien vouloir sortir.

Aleröan était partagé entre deux sentiments contradictoires. D’un coté, il était soulagé de sortir de cette atmosphère suspicieuse, mais de l’autre, il était déçu de ne pas avoir trouvé de réponses à sa question. * Et puis, j’ai toujours une visite à rendre...* songea-t-il en se dirigeant vers la porte qu’il ouvrit.
Une bouffée d’air frais et parfumé s’engouffra par l’embrasure. Aleröan se retourna alors en regardant Finawë.

« Je me nomme Aleröan Iznilor... »

Et il sortit dans la rue...

» Dans les rues de Wildheart le bas.